Les Philippines sont le pays le plus touché au monde par les changements climatiques. Plusieurs typhons frappent le pays chaque année et leur force et fréquence augmentent avec le réchauffement. Les eaux philippines souffrent de la pollution et de la surpêche. Faisant partie du triangle du corail (l’écosystème le plus varié sur terre), les Philippines sont également sujettes au blanchiment et à la destruction des coraux. Ce qui se passe aux Philippines est l’exemple parfait de ce qui se passe actuellement partout sur Terre. Vanishing Legacy documente les problèmes, mais aussi les solutions.

Nous lèguerons un héritage à nos enfants.
La question est : que restera-t-il?




LES CORAUX

Les coraux sont le plus riche de tous les biomes marins, ils sont malheureusement aussi le plus menacé par les activités humaines. Les services rendus par cet écosystème sont estimés à $352,249 par hectare par an, ce qui en fait le biome le plus précieux de la planète.
Les coraux protègent les littoraux de l'action des vagues et des tempêtes tropicales ; ils procurent un habitat et un refuge pour d’innombrables organismes marins, sont une source de nitrogène et d'autres nutriments essentiels à la chaîne alimentaire marine, fixent le carbone et aident au recyclage nutritif.

PÊCHE À L'EXPLOSIF

La pêche à l’explosif, malgré son illégalité, est toujours largement pratiquée aux Philippines. Il n’est pas rare, lors d’une plongée, d’entendre des détonations dont le son voyage facilement sous l’eau. Les zones d’explosion sont facilement identifiables. Dans les récifs coralliens, elles sont caractérisées par un sol jonché de débris de corail mort, de couleur blanche, qui contraste avec le corail alentour.
En plus de mettre en péril les pêcheurs qui la pratiquent, la pêche à l’explosif dégrade considérablement l’environnement. Elle tue très rapidement un grand nombre de poissons tout en pulvérisant l’ensemble de l’écosystème, qui est, le plus souvent, un récif corallien aux Philippines. Les problèmes liés à cette technique sont bien connus et sont plus que jamais d’actualité. L’augmentation de la population mondiale, et donc de la demande en nourriture, couplée à la diminution des stocks de pêche, font peser une pression de plus en plus forte sur les écosystèmes coralliens. Les pécheurs impliqués sont pris dans des logiques court-termistes.


LA MANGROVE

La mangrove est particulièrement bien adaptée à un environnement difficile fait d'inondations, d'eau salée, de longues périodes anaérobiques ainsi que de fortes températures du sol. Elle est le deuxième biome le plus précieux de la planète après les coraux.
Son existence se trouve constamment menacée par les activités humaines telles que l'implantation de fermes marines ou l'urbanisation côtière.






MONTÉE DES EAUX

D'ici la fin du XXIe siècle, les scientifiques prédisent une augmentation du niveau des mers et des océans comprise entre 0.4 et 1.2 mètres. Cette fourchette de prévision dépend de l'impact que continueront à avoir les hommes sur le réchauffement de l'atmosphère.
La montée des eaux met en danger de nombreuses communautés installées le long des côtes ou bien vivant sur des îles à peine plus élevées que le niveau de la mer. En grignotant sur les terres, la mer rend les littoraux plus fragiles et exposés aux aléas climatiques qui, dus aux changements climatiques, vont en s’intensifiant.
MEGA MANILA

L'aire métropolitaine de Mega Manila compte 40MM d'habitants. Sa population et sa densité en font l'un des endroits les plus embouteillés du monde. Les conditions de circulation sont horribles, surtout lorsque les principales artères routières se bouchent aux heures de fortes affluences.
En 2019, les habitants de l'agglomération de Manille ont passé chacun en moyenne 10 jours dans les embouteillages pour se rendre sur leurs lieux de travail ou bien en revenir. Chacun de ces passagers produit 1818 kg de CO2 par an, soit la production d'oxygène annuelle de 83 arbres.
LES PÊCHEURS

Ils travaillent avec la mer chaque jour et en tirent leurs revenus. Ils peuvent être pointés du doigt dans de nombreux cas (surpêche, pollution, destruction des écosystèmes...), mais ils peuvent également être la solution à ces problèmes.
Ils sont en première ligne face aux changements climatiques et en payent les conséquences chaque jour. Le déclin des stocks de poissons impacte directement leur alimentation et leurs revenus.
Bien souvent, les petits pêcheurs subissent les conséquences de l'irresponsabilité des grands groupes de pêche, mais leurs voix restent difficilement audibles.


ACTIVITÉS COTIERES

Ils sont ramasseurs de crabes, pêcheurs à la lanterne, employés dans une ferme d'algue ou de crevettes, moniteur de plongéE... Ces travailleurs du littoral sont aux premières loges des bouleversements climatiques.
Bien plus que leur gagne-pain, c'est tout l'ensemble de leur écosystème (travail, logement, services...) qui est fragilisé par la montée des eaux, l'acidification des océans et l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes climatiques violents comme les typhons et les inondations.
L'ONU estime que 280 MM de personnes sur Terre pourraient devenir, d'ici à 2100 des déplacés voir des émigrés climatiques.


RÉCIFS ARTIFICIELS

Pour faire face à la disparition des coraux dans leurs eaux, les pêcheurs de la péninsule de Punta fuego, sur l'île de Luzon, installent des blocs de récif artificiel.
Ces assemblages sous-marins apportent un support à la vie marine qui peut recommencer à s'y développer.
Après plusieurs années, c'est tout un nouvel écosystème qui s'y installe et profite à l'ensemble des eaux environnantes.
Les blocs sont amenés sur des embarcations faites de bambou et positionnées au sol par les pêcheurs eux-mêmes aidés par des plongeurs sous-marins.
PLASTIQUES

On estime que chaque année, 8 millions de tonnes de déchets plastiques arrivent dans nos océans.
La production industrielle de plastiques ne cesse d’augmenter. Elle est passée de 1.5 millions de tonnes en 1950 à 322 millions de tonnes en 2015.
La pollution par les plastiques de l'océan vient principalement de l'intérieur des terres. Les plastiques sont transportés par le vent, les pluies et les cours d'eau.
Lorsqu'ils ne sont pas accidentellement ingérés par un animal marin, les plastiques se décomposent en microparticules qui finissent par être mangées par les organismes marins et donc par les hommes en bout de chaîne alimentaire.


RÉSILIENCE

Les Philippines sont touchées chaque année par des typhons de grande ampleur. En 2013, le mega-typhon Yolanda a ravagé une partie de l'archipel laissant certains endroits complètement dévastés et faisant 10000 morts.
A Daanbantayan, au nord de l'île de Cebu, la communauté a été particulièrement touchée par la catastrophe. Avec l'aide de la fondation France-Philippines-United-Action, des habitations résistantes aux typhons sont construites. Leur structure permet de résister à des vents violents ainsi qu'à d'éventuels tremblements de terre. Ces maisons abritent les populations ayant perdu leurs toits en 2013, et proposent un refuge à l'ensemble des habitants en cas d’évènement climatique sévère.
SURVEILLANCE DES CORAUX

Chaque année, plusieurs biologistes marins se retrouvent dans les eaux de la péninsule de Punta Fuego au sud de l'île de Luzon. Leurs études portent sur la surveillance des coraux.
En mesurant, photographiant et inventoriant les espèces présentes, les scientifiques sont capables d'analyser l'état de santé des populations de coraux.
Cette partie du littoral philippin a été fortement impactée par la pêche à l'explosif qui a détruit de nombreux récifs. Le littoral est désormais étroitement surveillé et l'on constate une augmentation du nombre et de la taille des coraux présents ainsi que des espèces marines rencontrées.

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